Une vie qui compte
Pour sa bataille dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale en faveur de l'IVG et pour sa déportation pendant la guerre, Simone Veil avait déjà mon entière bienveillance. Quelques mois après son décès et tout autant avant son entrée au Panthéon, il était temps d'en savoir plus sur cette femme à la vie et à la carrière irréprochable, pour ce que j'en ai lu.
Sans pour autant être un exercice facile, quoi de mieux qu'une autobiographie pour livrer un témoignage testamentaire de son passage sur Terre ? On écrit ce que l'on souhaite sur soi et on ne laisse à personne la possibilité de déformer sa vision des choses, même si j'imagine qu'il est tentant de se montrer sous son meilleur jour en occultant les aspects les moins brillants. En pensant à Une vie, le premier mot qui me vient pourtant à l'esprit est "pudeur" tant on ne perçoit pas dans le récit de Simone Veil, née Jacob, toute l'ampleur de l'horreur des camps nazis. Le second terme qui peut définir son témoignage est "modestie", et en cela cette autobiographie est presque décevante car elle prend le soin d'éviter l'autocongratulation qui n'est de toute façon pas dans son caractère. Elle a tendance à ne pas en faire des tonnes sur ses réalisations qui ne sont pas énumérées ici de façon exhaustive, ni sur les difficultés rencontrées, notamment lorsqu'elle fit passer sa loi IVG de 1974. Il faut dire que sa carrière fut longue et ses missions nombreuses. Ses qualités ont rapidement été détectées et largement exploitées ensuite. Simone Veil a accepté les missions au fil de l'eau, principalement guidée par le désir d'être utile et de s'épanouir. Ministre de la santé, présidente du parlement européen, membre du conseil constitutionnel, présidente de la fondation pour la mémoire de la Shoah, membre de l'Académie Française ... elle multiplia les charges et les honneurs en s'engageant avec conviction et liberté, sans faire de la politique un fond de commerce. Simone Veil : une vie qui compte.
Le Livre de Poche - pages 82 et 83
Ce qui ruine le pessimisme fondamental des adeptes de la banalisation, c'est à la fois le spectacle de leur propre lâcheté, mais aussi, en contrepoint, l'ampleur des risques pris par les Justes, ces hommes qui n'attendaient rien, qui ne savaient pas ce qui allait se passer, mais qui n'en ont pas moins couru tous les dangers pour sauver les Juifs que, le plus souvent, ils ne connaissaient pas. Leurs actes prouvent prouvent que la banalité du mal n'existe pas. Leur mérite est immense, tout autant que notre dette à leur égard. En sauvant tel ou tel individu, ils ont témoigné de la grandeur de l'humanité.
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