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Le joueur d'échecs (Stefan Zweig)

Le joueur d'échecs - Stefan Zweig

Échec au roi

Entre deux tentatives d'amoindrissement de ma pile à lire, j'ai attrapé ce classique de Zweig dans le tout nouveau meuble à livres de l'immeuble. Les livres d'occasion sont des nids à acariens auxquels je suis allergique mais je n'ai pas résisté longtemps car il s'offrait à moi dans un plutôt bon état. Deux heures et une petite rhinite/conjonctivite plus tard, je l'avais terminé, ingurgité en une bouchée.

Cette histoire de monomanie des échecs, résultat d'une situation subie sur fond de seconde guerre mondiale est fascinante. Il y a plusieurs types de torture et celle racontée par l'auteur autrichien est implacable et particulièrement raffinée. Il raconte à merveille le processus psychologique que le futur joueur d''échecs met en oeuvre pour échapper à la folie et qui, de fait, en entraine une autre tout aussi traumatisante, même si cette dernière lui sauve la vie.

Ajoutons à cela, dans un final assez spectaculaire, le combat des chefs entre le roi et le fou sur le paquebot entre gentlemen de bonne compagnie et le lecteur s'extrait de ce roman court, à deux doigts de la nouvelle, un peu étourdi et régalé.

Le Livre de Poche - page 85

Eh bien, pour faire court, je dirai que pendant des mois, désespéré comme j'étais, je me suis lancé dans ce projet impossible et absurde. Mais je ne voyais rien d'autre, à part cette aberration, pour échapper à la folie pure et simple et ne pas sombrer dans un total marasme intellectuel. J'étais contraint par mon effroyable situation à tenter au moins de me scinder en un moi noir et un moi blanc, pour ne pas être écrasé par l'atroce néant qui m'environnait.

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