Serial talker
J'ai surfé sur la tendance en me procurant le premier roman de Raphaël Quenard. Enfin, j'ai surtout cédé au charme du garçon et à son entreprise de promotion/séduction de ces dernières semaines.Comparaison recevable ou non, j'ai eu la sensation de lire un roman d'Amélie Nothomb en version masculine, violente et crue. Toute proportion gardée car je m'attendais à un récit plus dérangeant, à des descriptions plus gores des meurtres qui parsèment le récit. En même temps, tout ça est amplement suffisant.
Le roman se lit vite et bien. Et il est intelligent. Le scénario de serial killer n'est pas excessivement original, il est pas mal prétexte à livrer les réflexions d'un garçon désabusé de notre époque derrière lesquelles on reconnait (ou on veut reconnaitre) la gouaille habituelle de l'acteur dorénavant écrivain. Cible atteinte.
Flammarion - pages 45 et 46
Mon point fort, c'est que pendant un temps - désormais révolu - j'ai eu la chance d'aimer lire. Grâce aux livres, j'ai découvert l'existence d'une autre langue, que j'ai ajoutée à ma langue maternelle. L'apprentissage de ce nouveau langage m'a révélé le pouvoir du premier. Ce que je prenais pour des faiblesses linguistiques était en fait l'inépuisable trésor dans lequel j'aurais à piocher pour me démarquer. Quand on aime les mots, c'est sans distinction de registre. Je pense aujourd'hui que la vulgarité n'est qu'une forme méprisée de poésie. Pourquoi donc s'en priver ? Ne dit-on pas d'un individu qui parle vulgairement qu'il a un langage fleuri? Que ceux que les fleurs rebutent me jettent la première pierre.
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